"On dit toujours que le chien est le meilleur ami de l'homme. Et c'était bien vrai, quoi de mieux qu'un chien gentil et affectueux pour se sentir rassuré en n'importe quelles circonstances ?Certes, il pouvait être plus qu'étrange de savoir que ma petite famille et moi possédions un animal domestique alors que quiconque étant au courant dirait que deux Blutbad plus un chien ne font aucunement bon ménage mais voilà, Prim avait voulu avoir un chien rien qu'à elle et avait obtenu le chien tant désiré.

Et dire que je n'aimais pas ce chien serait une bêtise sans nom mais disons qu'être obligée de partir à la recherche de celui-ci n'était pas l'une de choses faites pour me rendre des plus joyeuses. Plus encore en voyant le-dit chien s'enfuir sur un coup de tête dans la forêt dans laquelle j'étais en train de faire un jogging. Et ça, devoir partir à sa recherche alors que je n'aspirais qu'à un bon bain chaud et me délasser dans les bras de mon mari, devant la télé et en mangeant chinois, ne faisait aucunement partie des choses faites pour me rendre des plus joyeuses. Mais bon, je ne pouvais tout de même pas décemment l'abandonner en pleine forêt alors que l'après-midi était déjà bien avancé n'est-ce pas ?

« -Dakota !?Dakota !? »

J'eu beau l'appeler, Mademoiselle (car oui, il s'agissait d'une femelle) ne daigna pas me répondre. Rien, pas même un aboyement pour m'indiquer où elle se trouvait. Le cœur aux battements légèrement accélérés, tout aussi bien par l'effort précédemment fourni que par la sueur froide qui me collait à la peau devant le silence presque oppressant de la forêt tout autour de moi, je répétais mes appels encore et encore, jusqu'à entendre un faible gémissement. Dakota était couchée contre un tronc d'arbre, léchant l'une de ses pattes avant en train de saigner. Fort heureusement, sa blessure n'était pas assez profonde pour l'handicaper gravement. Avec un soupir, je lui grattais la tête et lui arrachais ainsi un grondement de bien-être.

« -Eh ma belle, comment tu t'es fait ça hein ? »

D'accord, j'avais de la chance (ou à m'inquiéter) si jamais elle me répondais mais j'étais quand même inquiète. Normal non ?Hésitante lorsqu'elle se releva, elle me suivit néanmoins pour rentrer à la maison et se figea quand un craquement se fit entendre. Ce n'était rien, sans doutes un autre joggeur profitant de la fraîcheur de l'après-midi en train de mourir pour courir également. Enfin, j'espérais en tout cas..."

"Fantastique. Non vraiment, c'est fantastique. Partir courir en forêt, voir son chien s'être blessé tout seul et se retrouver nez à nez avec un Blutbad...J'avais déjà dit que j'adorais (ironie quand tu nous tiens...) ce genre de situations pouvant devenir très problématique en ne serais-ce que quelques instants ?Bon, si jamais la jeune femme en face de moi comprenait que j'avais vu ce qu'elle était réellement, j'avais heureusement une excuse en béton: le fait d'être épouse et mère de Blutbad. Enfin pour le moment, mieux valait faire comme si ne rien n'était...

Mais c'était dur. C'est vrai, d'un côté j'avais envie de faire ressortir le côté Grimm de ma personnalité, côté particulièrement porté vers la provocation, mais je n'avais pas réellement envie d'avoir à me battre. Mais alors vraiment pas. Pas quand j'avais une adorable fillette qui attendait de voir sa maman rentrer en un seul et même morceau à la maison.

« -Bon moment pour une petite promenade en forêt, vraiment parfaite pour être comme un loup en liberté dans la nature. »

Moi ?Complètement folle à lier ?Pas le moins du monde. Juste avec de sérieuses tendances suicidaires mais bon, ce n'était pas comme si j'étais encore un cas au sujet duquel on pouvait faire quelque chose...Ok, j'étais carrément un cas désespéré. Vraiment, vraiment et totalement désespéré. Aussi parfaitement consciente de ce fait plus qu'indéniable, je me contentais de sourire en croisant les bras sur ma poitrine, tout en sentant s'appuyer contre ma jambe, tremblante de tout son corps."

« -Pas pacifiste. Juste...je ne sais pas...Suicidaire ?Complètement inconsciente ?Qui sait ?Ou juste trop habituée à un Blutbad pour m'émouvoir d'en rencontrer un autre... »

"Toujours souriante, je m'appuyais contre un arbre tout proche tout en profitant des multiples bruits emplissant la forêt environnante et des odeurs portées par le doux vent qu'offrait celle-ci. Mon sourire s'accentua légèrement devant ce très court instant de poésie personnelle. Mais je trouvais la forêt belle donc je n'allais pas m'en priver non ?Enfin pour le moment, là n'était aucunement la question. Car si j'avais un Blutbad réformé à la maison, il n'en était pas de même pour tous les autres.

Or, je ne tenais pas particulièrement à me retrouver en train d'agoniser dans cette forêt, la gorge tranchée suite à un coup de croc bien placé à cause d'un manque d'attention. Mais nous étions deux femmes civilisées et en pleine discussion amicale donc il n'y avait aucune raison qu'une attaque venant de l'une ou l'autre ai lieu n'est-ce pas ?

« -Allez, vous n'êtes tout de même pas du genre à avoir peur du premier Grimm venu... »

Je ne me moquais pas, les Blutbad étant bien les seuls à ne pas s'enfuir en courant dès que je me retrouvais en leur présence. Enfin, ceux ne se laissant pas abuser par l'excuse "mon mari et ma fille sont des Blutbad". Excuse bien pratique pour la plupart des wesen mais malheureusement, on ne pouvait pas tout le temps avoir ce que l'on voulait."