Je ne voulus rien dire du trajet et je profitais pleinement de la musique. Elle n'avait pas l'air d'être contre et semblait même apprécier … Je me prenais à chanter en chuchotements certains refrains.

La circulation n'était pas dense. Un seul feu me fit défaut et je dus attendre deux fois. Dans l'ensemble je ne peinais pas à rejoindre le centre sans encombre. Ma conduite était souple, je le savais, mais je faisais plus attention aux piétons et anticipais davantage en rétrogradant plus tôt pour ne pas risquer de faire d'à-coup. Les béquilles étaient glissées derrière les sièges avant en travers. Comme ça elles faisaient moins de bruit et ça lui permettait d'avoir les mains libres.  

Paradoxalement je n'avais pas envie de parler. Je ne savais pas exactement où elle habitait mais j'avais une vague idée en la croisant certains matins quand je livrais dans la zone et la voyais arriver à pied. Je me disais aussi que je pouvais très bien faire des déductions un peu rapide. Ce n'est pas parce qu'elle habite un appartement et qu'elle vient à pied au travail qu'elle ne peux pas habiter en périphérie et prendre les transports en communs. J'étais concentré sur la route et ne la regardais qu'à deux reprises. La première fois elle regardait par la fenêtre et la seconde devant, c'est tout.

Lorsque j'entrais en ville je lui demandais enfin où aller :

« Euh... Pourrais-tu m'indiquer le chemin ? Pour aller chez toi ? Oui ? Ou tu veux faire autre chose avant ? »

Nous étions à un feu et j'avais largement le temps de changer de fil en fonction de ce qu'elle me répondrais.

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Surprise d'entendre ma voix elle regardait autour ce qu'elle reconnaissait et me donna la direction. Visiblement nous n'étions plus très loin de chez elle et par chance je me trouvais sur la bonne file pour tourner. Je connaissais bien la ville mais les indications qu'elle me donnait là n'étaient pas des plus précis. Les gens étaient calmes aujourd'hui... enfin c'est ce que je pensais, ou était-ce moi qui était plus serein ?

Toujours est-il que j'arrivais à passer le feu pour tourner avant que je ne le reprenne une troisième fois. Je tournais à droite comme elle me l'avait indiqué, puis à gauche au stop et finalement je prenais mon temps pour qu'elle me désigne non pas « un bâtiment » mais « le bâtiment » où elle habitait. D'ailleurs ses paroles qui me revinrent à l'esprit à ce moment me firent sourire. Je n'avais pas fais attention sur le coup mais effectivement cela n'était pas des moins comique vu le nombre de bâtiment d'habitation qui me faisait face.

La chance me sourit de nouveau quand une voiture break libéra une place juste devant moi. J'en profitais pour me garer en créneau que je réussis miraculeusement bien du premier coup. J'étais assez content de moi.

Je coupais le moteur, et la musique. Je retirais ensuite les clefs et regardais Casey tournais vers la fenêtre à fixer un bâtiment. J'en déduis alors que c'était celui-là, là où elle habitait. Elle ne semblait pas confiante et quelque chose sur cette façade venait de la troubler. Je regardais alors sans rien voir puisque je ne savais pas quoi regarder.

Je me redressais de nouveau. Je remarquais que le quartier avait l'air d'être sympathique, il y avait peu de monde qui passait malgré l'heure.
Casey semblait préoccupée et ne me disait rien. J'étais amené une nouvelle fois à lui demander ce qui se passait, ou peut-être étais-je speed ce matin :

« Qu'est-ce qu'il y a ? Dis moi ce qui te tracasse...»

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M'adressant un sourire en coin elle me répondit que c'était seulement un pressentiment. Je pensais qu'elle avait vu quelque chose, ou peut-être n'osait-elle pas m'inquiéter. Toujours est-il qu'elle ne discuta évidemment pas plus longtemps et elle s'apprêtait déjà à sortir de la voiture. J'haussais les épaules et sortis de la voiture avant d'en faire le tour. J'ouvris la porte en grand pour lui faciliter la sortie. Je lui pris les béquilles et la laissais se relever avant qu'elle ne s'en saisisse une fois debout. La rue n'était pas fréquentée beaucoup ce qui lui donna le temps de sortir relativement tranquillement.

Je refermais la potière quand elle s'éloigna. Je fermais ensuite la voiture et regardais qu'elle traversais déjà le trottoir. De toutes façons je la suivait déjà. Elle pris ces clefs et s'apprêtait à ouvrir la porte de l'immeuble. Je me rendis compte que celle-ci n'était pas correctement fermée. Avant qu'elle n'y arrive je lui ouvrait en souriant et la laissais passé. Je ne la regardais pas mais je levais la tête à la suite d'un bruit dans l'escalier.

Mon sourire s’effaça et je rentrais après elle. Je ressentais alors mon aussi un pressentiment. Je craignais que quelqu'un ne l'attende là-haut. Elle s'était arrêté en bas de l'escalier. J'en déduis qu'elle n'habitait pas un des deux appartements du bas dont je pouvais voir les portes. Je pensais qu'heureusement qu'elle avait des béquilles et qu'elle n'avait pas foncé là-haut. Mais je me ravisais sur cette pensée pas sympathique pour elle.

« Je crains que … Je préférerais que tu reste là cinq minutes, le temps que je vérifie si tout va bien là-haut avant que tu montes. Qu'en dis-tu ? »

Je sortais mon portable prêt à lui donner et y aller si elle acceptait. Elle pourrait appeler la police ou quelqu'un d'autre si ça se passé mal. J'espérais vraiment avoir tord et qu'il n'y ai rien dans son appartement. Mais je préférais ne pas avoir de surprise une fois en haut de l'escalier avec elle. D'ailleurs le plus simple serait que je la porte...mais nous verrons cela après.

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Que pouvait-il bien y avoir là-haut ? Quel était ce ressentiment que j'avais ? Pourquoi n'y avait-il personne à qui demander s'il y avait eu des bruits dans la petite période d'absence de Casey ? Je me posais beaucoup de questions et ne pouvais pas la laisser monter sans que j'en ai le cœur net.

Pour toute réponse à ma question elle me donna ces clefs et où était son appartement. Je pensais que malgré ce peu de mots, et par ce geste, elle m'adressait bien plus que ces clefs et cette simple indication. Je lui pris les clefs avec un rictus, un petit sourire en coin éphémère.

Je commençais à monter trois marches avant de me retourner, lui tendre mon portable et lui dire :

« Attends moi ici. Je sais pas si tu as le tiens mais prends le au cas où. Et reste assise là. Je reviens »

Même si ça commençait à être une habitude avec elle de lui dire ces mots je préférais le faire et être sûr de l'avoir fais, plutôt que de me reprocher quelque chose de plus. Je montais ensuite l'escalier, la main droite sur la rampe, les clefs entre mes doigts. Je regardais ensuite les numéro et repérais le 4 en face de moi. Je m'approchais et inséré la clef dans la cellule. Par chance c'était celle de la porte. Je tournais mais il y avait quelque chose de bizarre : la porte était ouverte. Plutôt que de demander à Casey si elle avait bien pensé à fermer la porte avant de partir, chose dont je ne doutais malheureusement pas, j'entrais en poussant doucement la porte.

Un homme l'ouvrit brusquement et me poussa avec force sur le sol. Je me redressais vite sur mes coudes. Je remarquais alors avec stupéfaction qu'il avait une arme à feu qu'il pointait sur moi. C'était un drang-zorn. Il hésita à tirer ce qui me permis de reculer jusqu'à être en haut de l'escalier. Casey vit alors l'arme une fois que l'homme s'approcha.
Dans un élan entre la folie et le courage je tapais de toute mes forces dans ces jambes. Une balle partit mais je ne m'en souciais pas. Je me redressais dans la seconde pour attraper le haut du corps de mon agresseur et nous faisais basculer dans l’escalier.

J’aperçus Casey s'enlever. Puis je roulais avec lui à me prendre différents coup, ceux des marches et ceux de mon adversaire sans qu'il le veuille. L'arme tombait sur une marche. Je heurtais le mur une fois en bas et tentais de me redresser. Mon agresseur n'eus pas le temps de se redresser que Casey lui assénait un grand cou de béquilles sur la tête. Puis je perdis connaissance un instant. Je rouvris les yeux, mais j'avais très mal à la tête. Je me sentais incapable de me relever. Casey semblait aller bien et hors de danger. Aucun autre homme n'était sorti de son appartement.

Je lui souriais et refermais les yeux m'appuyant contre le mur, assis.

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Des voix parvenaient à mes oreilles mais je ne comprenais le sens d'aucun mot. Je me permis de « dormir », somnoler un peu, pour avoir le courage de reprendre mes esprits. Le choc avait été imprévu et je ne e sentais pas vraiment bien. J'étais incapable de me relever immédiatement. Ma tête s'arrêta de tourner et j'entendis enfin la voix de Casey qui me demandait :

« ça va ? Tu es encore en vie ? Tu veux que j'appelle un médecin ou je ne sais quoi ? » 

Je souris d'abord avant d'ouvrir les yeux sur son visage que j'appréciais tant. C'était marrant que se soit elle qui me propose une telle chose alors qu'elle même me l'avait refusé.

Je soupirais et fis signe de la tête que non. Puis, reprenant enfin mes esprits, je lui dis enfin en souriant :

« Tu sais ce que je dis dans ces cas là à mes proches ?... Tant que t'as mal c'est qu't'es pas mort ! »

Je me relevais avec difficulté à laide du mur. C'est simple : j'avais mal partout. Je me serais fais lynché que ça n'aurait pas été mieux. Je me redressais finalement plus droit et m'apprêtais à monter les escaliers. Je repensais alors à la blessure de Casey. Je regardais son pied puis lui fis comprendre mon intention par ce regard : je voulais la porter là-haut et finis.

Je pense qu'elle avait compris. Je retins une grimace après une douleur lancé dans ma jambe. Je me sentais tout de même apte à la porter.

« Hum ? … Si tu es d'accord … je te porte jusque là-haut et tu m'offre une verre … si tu as ça en stock. »

Spoiler:

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Tétue, mais cette fois, je devais bien le reconnaître, lucide. Je ne me sentais pas bien. Malgré le fait que je restais statique en face d'elle j'eus l'impression de basculer légèrement en arrière. Ma vision me jouait des tours et je n'arrivais pas à fixer quelque chose sans qu'elle devienne floue. J'avais l'impression d'être fatigué et très secoué.
Je n'allais pas lui dire tout cela, ni même la raison pour laquelle je n'avais pas besoin de voir un médecin. * Voilà, bon, ben Casey, j'ai pas besoin de toubib, parce que tu vois, avec mes héritages et ma nature, que tu connais... Et ben je dors et tout vas bien. Si je me suis pas pris de balle... * A cette affirmation mentale je vérifiais quand même si je ne m'étais pas pris la balle que j'avais écouté tout à l'heure. Je regardais ma veste, sale, mais sans sang... Tout ne tournait pas rond mais je n'avais pas ce problème.
Elle me demandait à nouveau si j'allais bien. Je relevais la tête et lui souris :

« Ça ira. J'ai besoin d'un peu de repos 'est tout. Dans une heure je suis de nouveau en pleine forme. D'ici là j'espère qu'on sera monté... »

J'allais oublié sa première question. Ayant franchis les deux premières marches je me retournais et lui dis :

« L'homme était dans ton appartement. J'ai rien remarqué dans l’entre-bâillement de la porte. Après c'est aller très vite. Aller, montons... à ton allure. Pas la peine d'essayer de descendre les escaliers à ma vitesse »

Je montais à côté d'elle. Elle se débrouillait bien pour monter. Elle se tenait à la rampe et devait être rassurée que je sois à côté, ou peut-être me faisais-je des illusions. Nous progressions à allure constante et une minute plus tard nous parvenions à l'entrée de son appartement. La porte était entre-ouverte. Je la poussais et surveillais son avancée avant de me retourner et pénétrer à l'intérieur.

Sachant qu'un homme venait d'en sortir si précipitamment je ne trouvais pas qu'il y avait un désordre flagrant. Je ne pensais pas qu'il ai touché quelque chose, du moins dans cette pièce, qui me semblait la pièce principale pourtant. En me faisant limite pousser Casey regarda les moindre coins de son lieu de vie. Je restais peu après l'entrée, au milieu. Je la laissais faire son inspection. Je regardais autour de moi pendant ce temps. Les murs et le mobilier ne paraissaient pas de toute jeunesse. Le ménage était visiblement fait et il n'y avait pas de crasse par-terre. Tout n'était pas nickel et des petites choses traînaient par-ci, par-là, mais le lieu était convivial et donnait envie d'y passer du temps. Ce n'est pas l'un de ces lieux où l'on ose à peine entrée de peur de causer du tord ou tromper certaines habitudes. C'était un lieu qui respirait la vie...

En me retournant j'eus la même sensation que tout à l'heure, celle de basculer en arrière alors que je ne bougeais pas. Sans demander la permission je m'assis sur une chaise que je trouvais dans une pièce à côté, peut-être la cuisine. Je ne pris pas le temps d'observer ce qu'il y avait là. Je fermais de nouveau les yeux et pris ma tête entre mes mains, les coudes posés sur la table. J'avais vraiment besoin de prendre une heure pour dormir et refaire mes forces, mais avec tout ce qu'il restait à faire. Il devait être midi, ou pas loin. Je rouvrais les yeux et regardais ma montre : 11h 45 * C'est tout ? ! ». Je sursautais en apercevant Casey en face de moi.

« Je … Nan... Je peux pas te dire que ça va... J'ai besoin de dormir et reprendre des forces. Mais … Je … J'ai pas envie de te laisser seule... Je prendrais du temps quand tu en aura... Quelque chose a -t-il disparu ? »

Je faisais « le point », comme un objectif pour une photo, pour qu'elle soit nette. Je clignais les yeux et commençais à avoir des larmes qui montaient. * Putain t 'bugue mon gars... *

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Malgré mon état je souriais quand elle me dit rien n'avoir de plus fort en réserve que le verre d'eau qu'elle venait de me donner. Je n'avais pas besoin de confort pour me reposer mais de temps. Elle me dit aussi qu'elle avait peut-être déduit qui était l'homme avec lequel je m'étais battu. J'avais pensé un instant à contacter la police. Mais, bien que se ne soit pas vraiment dans ma nature, je voulais retrouver cet homme et régler mes problèmes avec lui... Je ne me voyais au fait pas expliquer la situation à la police et je ne pense pas que dans cette ville ils se décarcassent plus qu'un simple constat pour une personne présente dans un appartement.

Tout cela serait long mais nous finirons bien par y voir plus clair dans cette affaire. Pour le moment je devais me reposer. Elle enleva sa veste avec une grimace après avoir posé les béquilles dans l'entrée. Si elle se déplaçait en boitant comme ça elle n'allait pas aller loin. Je devais agir maintenant sans son autorisation. La tête a moitié dans la brume je la remerciais d'abord pour le verre et son hospitalité.

« C'est pas grave. Je sais faire avec peu aussi. Merci beaucoup. »

Je fouillais dans la poche intérieur de ma veste et en sortis mon porte-feuille. Je l'ouvrais et trier parmi les papiers. J'étais sûr d'avoir sur moi le numéro du kiné qui m'avait soigné. C'était un humain au courant de notre petit monde de Grimm et de Wesen. Ce n'est pas moi qui lui appris mais lors de mon premier rendez-vous il avait remarqué que j'en faisais partie. Il était sympathique et m'avait bien remis sans me faire mal. Et l'utilisation de ces poudres et huiles bizarre ne devait pas y être pour rien.

Je retrouvais enfin le papier mais je sentais que ma tête tourné encore plus. Je décidais alors de boire mon verre et aller me reposer à côté. La carte ne portait que son nom : Marc, physiotherapist. Je rangeais mon porte-feuille a sa place et mis le papier dans ma poche de jean. Je laissais le verre sur la table.

« Merci. Je vais aller... Ouh... me poser... enfin... ah... me poser... oui... me reposer à côté »

Je douillais sacrément. Je m'étais levé comme un petit vieux de 80 balaies et me rendait à côté sous le regard de Casey. Mes oreilles se bouchèrent et les bruits me paraissaient plus sourd.
Arrivé au canapé je pris un coussin et me couchais difficilement au sol. Je mis l'oreiller sous ma tête et fermais les yeux. Casey me dit quelque chose que je n'eus pas le temps d'écouter. Je n'avais pas non plus le courage de refaire surface pour écouter ces quelques mots. Je me reposais et laissais le sommeil me gagner. Différentes couleurs traversèrent mes rêves tout d'abord. Puis je me voyais en train de faire la peau au mec de tout à l'heure. La seconde d'après je me voyais dîner avec Casey. Je partais loin et revenais en ce lieu. Elle était magnifique mais ne me parlait pas. Nous étions en train d'attendre le repas, une petite lampe au centre de la table. Un serveur arriva mais ce n'était pas pour nous. Elle se penchait alors en avant vers moi. Je faisais de même, et alors qu'elle murmurait et approchais ces lèvres la lumière se fit plus vive...

J'ouvris les yeux en pleine lumière du soleil au sol. Je ne sais pas combien de temps j'avais dormi, mais je pense au moins une demi-heure si ce n'est plus. J'avais bien dormi et refait mes forces. Je me relevais et cherchais hâtivement Casey sur le côté ou dans sa cuisine. Ne la voyant pas de ce côté je m'inquiétais vite et allais l'appeler en la voyant assise tranquille en face de moi. Elle avait le sourire au lèvres. Je luis souris aussi, elle devait avoir compris que je la cherchais alors qu'elle était juste là... Je lui demandais alors d'une voix encore endormie :

« Combien de temps j'ai dormi ? »

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Deux heures ? J'en avais autant écrasé que ça ? J'étais vraiment dans les nuages en remarque. J'allais bien maintenant et je ne pouvais imaginer avoir eu un aussi paisible repos, et un réveil aussi doux. Je mettrais un peu de temps ce soir à trouver le sommeil...
Je regardais ma montre et souriais. J'avais dormi 1h45 ! Quelle marmotte... Je la regardais et lui confirmais :

« Ouais, j'ai dormi 1h45...Merci pour la couverture »

Je lui souris et me dégager de la couverture que je pliais assis. Je la déposais sur le canapé à côté de moi. Mon ventre grogna. J'avais faim maintenant. Elle allait finir par croire que j'étais bien primaire aujourd'hui : boire, dormir, et là manger. Je me relevais et m'étirais un peu. Elle ne semblait pas vouloir bouger dans la seconde et elle avait un regard un peu dans le vague. Je m'assis sur la couverture que je venais de poser sur le canapé. J'avais peur de me tromper sur ces pensées. Je repensais à ce que je voulais faire avant de « tomber » et dormir ici par terre. Je ressortais la carte de la poche de mon jean. Mon ventre grogna de nouveau. Je grognait dans ma tête face à mon incapacité de contrôler ce que je nommais « le troll » dans mon ventre. Je montrais la carte et allait lui demander si je pouvais passer un coup de fil. Je me ravisais de la mettre au courant, sinon elle allait refuser. Son regard bizarre me fis comprendre qu'elle s’attendait à ce que je lui parle. Je ravalais ma salive et lui demandais d'une voix un eu plus claire que tout à l'heure :

« Puis-je remprunter ton téléphone... si tu as un fixe... sinon j'utiliserais mon portable. »

Mais quel c**. Je ne savais effectivement pas si elle avait le fixe, mais dis de cette manière ça faisait un peu « Bon c'est pas grave si ton appart' est sous-équiper, j'ai d'autres solutions »... J'espère qu'elle ne m'en tiendra pas rigueur.
Je lui demanderais après si elle avait manger ou si elle acceptait qu'on aille manger quelque part si ces placards étaient vides... Je soufflais un peu et devais prendre les choses les unes après les autres.

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Elle haussa les épaules après avoir regardé le téléphone. Celui-ci n'était pas très loin. Elle me le tendit et m'adressa quelques mots de façon directe. Je ne notais pas ce point, qui pour moi était du détail, et lui pris des mains en la remerciant d'un signe de tête et un petit pincement de lèvre. Je la vis ensuite prendre le verre et se diriger vers la cuisine sans se retourner.
Je pris alors la carte et attendis deux secondes. Je n'hésitais pas,pourtant je laissais l'éventualité qu'elle revienne, ou je ne sais quoi, pendant ce laps de temps.
Je composais ensuite le numéro du kiné. Je portais mon attention au bip avant qu'il ne décroche.

« - Bonjour, monsieur Marc. Que puis-je faire pour vous ?

- Bonjour, je m'appelle Robert Wunsch. Je vous appelle pour une amie qui s'est blessée à la cheville hier dans l'après-midi. Et elle ne veut voir personne...

- Je vois.

- J'aimerais savoir s'il serait possible que vous veniez la voir. Je vous réglerais...

- Pas la peine avant que je ne la vois. Je me rappelle de vous Robert. C'était une épaule luxée n'est-ce pas ?

- Oui, c'est ça.

- Attendez je vais prendre mon agenda.

- D'accord »

Je l'écoutais poser le téléphone et gratter je ne sais quoi pendant une petite minute puis reprendre le téléphone et me dire :

« - Vous êtes toujours là ?

- Oui

- Seriez vous disponible vers 16h15, 30 ?
- Oui.

- Où voulez-vous que je vienne ?

- (je lui donnais l'adresse de l'appartement de Casey)

- Très bien, à tout à l'heure.

- D'accord. A tout à l'heure »


Je raccrochais et gardais le téléphone dans ma paume, la main posée sur le genou. Je levais la tête et la tournais pour regarder par la fenêtre les rayons de soleil dans un ciel parsemé de nuage. Le retour de mon regard dans la pièce changeant ma perception des couleurs. J'écoutais Casey faire sa vaisselle avec vigueur ou enthousiasme... Je ne lui dirais pas ce qui l'attendait tout à l'heure. Il me faudrait juste m'assurer qu'elle soit là dans deux heures environ. Cela me laissait le temps de l'accompagner chez son patron pour qu'il juge de son état et pourquoi pas faire quelques courses. * Ou, oui Robert, manger d'abord.... Aller debout * Je soupirais en me levant et me dirigeais vers la cuisine.  Je remarquais qu'elle ne m'avait pas entendu. Je profitais de cet instant pour l'épier un peu, l'observer... Elle ne posait pas son pied par terre, signe que sa cheville lui faisait toujours mal. J'espérais qu'elle n'ai rien entendu tout de même. Elle avait fini sa vaisselle et s'essuyait les mains avant de se retourner, mettant ainsi fin à ce petit moment de mateur.
Je baissais la tête et fis un pas en sa direction avant de la remercier :

« Merci pour le téléphone. J'ai appelé un ami de Portland. Je … J'ai faim. Je sais ce que tu peux penser mais … »

Une de ces expressions bizarre me fit arrêter et m'avait coupé. Elle ne dit pourtant rien avant ce que je pris comme un sourire et j'ajoutais alors :

« Puis-je t'inviter à manger quelque part ? »

Quelque chose s'était encore tortillée dans mon ventre et fait un bruit de petit animal au réveil, ou une porte qui commence à grincer... Elle reposa le torchon et rangea un truc dans un placard en hauteur avant de se retourner de nouveau. J'avais le souffle coupé. Autant de possibilité de réponse. Avait-elle écouté la conversation et m'en tenir rigueur ? Était-elle intrigué par mon coup de fil ? Me croyait-elle quand je lui avait dit que c'était un ami ? Me tiendrait-elle rigueur de tout à l'heure et ma question conne de savoir si elle avait un fixe ? Ou accepterait-elle mon invitation ? Comment allait-elle prendre mes dernières remarques, qui sommes toutes n'étaient pas de très grande poésie ? …Autant de questions auxquelles je pouvais m'attendre et davantage des questions que de réponse possibles. Ces quelques secondes me parurent être des minutes.  

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Le soleil emplissait aussi cette pièce là. Ses cheveux blonds brillaient au soleil et l'un des boutons de sa chemise eut un éclat bref. Elle regardait le salon derrière moi pensive. Je vis que son regard se portait ensuite sur moi et qu'elle prenait en considération mon invitation. Je restais muet, les lèvres closes en attendant sa décision finale. J'écoutais son ventre se tordre aussi, ce qui ne voulait pas dire qu'elle accepterait mais je pensais qu'elle avait faim.

Elle eut un sourire en coin avant de me dire qu'elle acceptait. Mon cœur fit un bond, j'étais content qu'elle ai accepté. Il y a des fois où je me trouve a avoir des réactions aussi simple que celles du chien du voisin heureux qu'on lui ouvre la porte pour aller jouer dehors un jour de printemps. Ressortant de cette pensée il me fallait maintenant réfléchir à un endroit sympathique. Je repensais inévitablement à ce jour de mon incroyable râteau avec elle. Je devais éviter le Lawrence café. Je connaissais bien d'autres endroits et je réfléchissais à un en particulier où je pouvais tenter de rattraper ce jour, ou au moins qu'elle mange à sa faim et qu'elle reste en face de moi jusqu'à la fin du repas cette fois-ci.

Voyant qu'elle attendait en me regardant (j'avais baissé le regard), je lui souris. Je trouvais alors un petit restaurent, non loin du centre, où j'étais allé deux ou trois fois. C'était une sorte de restaurent « routier » avec tout ce qu'il y a de correct mais restait tout de même dans des plats du jour et plus quotidien. Mais je pense que c'était un bon endroit. Et puis j'essayais de me remotiver en me disant que « notre » relation, les rapports que j'essayais d'entretenir avec elle, avaient changé depuis.

« C'est bon je sais où on va aller. Je te laisse la surprise... si tu me le permet. »

Je lui souris. J'étais un vrai gamin parfois. Et si elle ne voulait pas jouer ? Et si elle aurait préféré que je lui dise ?
Je baissais la tête et recherchais ces béquilles. Pas là.. tant pis je me rattrapais en prenant sa veste et en l'aidant à l'enfiler. Puis elle se retourna et je me trouvais à quelques centimètres de son visage. Je reculais en ravalant ma salive discrètement et pris mon propre manteau dans la pièce à côté. Nous rejoignions la porte et je voulais lui ouvrir pour qu'elle passe devant. Elle eut la même initiative et nos mains se rencontrèrent sur la poignée une seconde avant qu'elle ne retire la sienne. J'ouvris la porte mais elle ne sortit pas. J'attendais alors qu'elle me dise quelque chose.

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Pour toute réponse de sa part, j'eus le droit à un haussement d'épaule avant que je ne l'aide à enfiler sa veste. Puis ce geste involontaire à la porte et maintenant son arrêt non prévu. Je ne sais pas si je me faisais des idées mais il fallait que je me calme avant de tenter quoi que se soit d'idiot.

Je ravalais ma salive me demandant ce qu'elle pouvait bien vouloir me dire ou faire … Elle me dit simplement qu'elle n'aimait pas les surprises et passa devant moi en rattrapant fermement ces béquilles. Il y eu quelque chose de bizarre quand elle passa devant moi. J'eus une sensation étonnante dans la poitrine, une odeur particulièrement agréable à mes narines... Je ne saurais décrire précisément ma pensée, ni même mon état d'âme ,mais une part de moi venait de ressentir autrement ce simple mouvement. Ce devait être ma part de wesen qui venait de ressentir quelque chose que je ne m'expliquais pas, à moins que se soit l'homme qui ne déraille.

Je soupirais en fermant la porte et déjà en train de penser à comment m'attirer de nouveau ses faveurs. * Je lui dirais où nous irons dans la voiture, et je l'accompagnerais après manger... Si elle acceptait de manger dans cet endroit ...*. Sa porte me fut difficile à fermer à clef mais j'y parvenais quand même. Elle me sortit de mes pensées par une demande que je n'aurais jamais imaginé venant d'elle. Elle regardait les marches avec un air dépité et me demandait de l'aider à descendre. La solution la plus simple était de la prendre dans mes bras jusqu'en bas. Je ne devais sûrement pas lui dire ainsi sinon je m'attendais à une réponse négative, ou à discutions...

Je lui donnais ces clefs qu'elle rangea dans sa poche. Je hochais de la tête avec un « hum » positif. Je lui pris ces béquilles et lui donnais dans sa main droite. J'avais l'intention de prendre dessous ses genoux de mon bras gauche et sous ses épaules de mon bras droit. Je ne sais pas si elle avait compris ce que je voulais faire mais je n'eus pas le droit à des réticences de sa part lorsque je la soulevais comme prévu. Elle portait ces béquilles elle-même.

Je ne pus m'empêcher de lui traduire ma pensée à peine m'était-elle venue :

« Je n'ai jamais eu à transporter de colis aussi précieux ».

Je prenais beaucoup de précaution en descendant les marches que je ne voyais pas. Cependant elle était standard, ce qui me permis de progresser un peu plus vite jusqu'en bas. Je fis deux pas en bas pour bien m'assurer ne plus être dans l'escalier et ne pas me casser la figure en la déposant et me prenant sur une marche et reculant. Je l'avais déjà fait avec un carton vide, enfin, plein de bille en mousse...

Je la déposais en me baissant. Je lui permis de poser d'abord les pieds puis je me relevais une fois qu'elle fut stable. Ce n'est qu'à ce moment que je me rendait compte d'une autre protée à ces simples mots. Puis je repensais à la suite des événements, plus terre à terre:

« Bon... Voilà... Je … On va à la voiture?...*Et tant pis, je peux bien lui dire maintenant* Je t’emmène au Little Portland Café... ça te vas ? »

Je lui souris et  me retint de rajouter quelque chose sur ce que j'avais dis dans l’escalier... Je me ravisais et me contentais de ces quelques mots. J'attendais sa réponse. J'avais beaucoup apprécié l'avoir dans mes bras... Mais ça aussi je me le gardais. Mon cœur battait la chamade et j'essayais de respirer pas le nez pour calmer mon emballement. Elle ut une plume pour moi, elle ne pesait rien ces quelques instant. J'essayais de penser à autre chose mais pas moyen, cette femme était merveilleuse … * Robert tu pète une durite là … Calmos mein freund. Relax.... Wait... *. Je soupirais un coup sans marquer spécialement d'ennui. J'étais heureux... aussi facilement... ce qui montrait bien que ça tournais pas rond...

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Un drôle de frisson s'empara de moi quand je l'écoutais me répondre. Je ne savais pas trop comment prendre sa réponse. En même temps elle me donnait le retour de ce que j'avais pu lui dire à l'instant. Je me dis qu'elle pouvait à a fois me taquiner, ce que j'espérais de tout mon cœur, ou bien qu'elle me faisait remarqué qu'elle n'était pas un colis, et dans ce cas elle n'aurait pas compris que c'était un compliment. Ou bien elle savait que c'était un compliment et qu'elle n'en voulait pas. Je m'embrouillais l'esprit tout seul avant de soupirer en souriant me disant que si je le prenais d'une façon je pourrais tenter d'influencer sa façon de prendre les choses. S'il y a trop de sous entendus par la suite je lui exposerais tant bien que mal mon point de vue.  

Je pris mes clefs en main sans ajouter quelques mots que se soit. Je passais devant en souriant à la pensée que je venais de me faire avoir. Je voulais le prendre comme ça. Après ce qui venait de se passer je pensais avoir au moins gagner ne serait-ce qu'une partie de sa confiance. Je poussais la porte et lui tins le temps qu'elle passe avec ces béquilles. Je remarquais qu'elle se débrouillait vraiment bien avec. J'espérais aussi qu'elle ne me les jettent pas à la figure quand elle apprendra que l'appel que j'ai passé était pour inviter un kiné chez elle.

Je regardais prudemment avant que nous retraversions la route. J'ouvris ma voiture et lui tenais la porte le temps qu'elle s'installe. Je lui pris les béquilles pour les caler derrière les sièges et éviter qu'elle bouge le temps du trajet, somme toutes assez court, à peine deux rues plus loin.

Je contournais la voiture et jetais un œil aux alentours avant de monter : la rue était toujours aussi calme. Malgré le petit contre temps tout à l'heure et mes heurts je ne ressentais plus aucune douleur grâce à ce temps de sommeil qu'elle avait accepté de m'accorder.

J'entrais dans la voiture et regardais un instant son visage avant de détourner mes yeux quand elle tourna la tête. Je ne dis que :

« Allons-y alors. »


Je tournais la clef et démarrais ma voiture et la musique reprenais.

Spoiler:

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